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Cancer: quand le sport réussit à réduire la fatigue des malades

Cancer: quand le sport réussit à réduire la fatigue des malades

Mots clés : cancer, sport
Par figaro iconMarielle Court - le 04/02/2014

Pas de qualificatifs. La sobriété de mots justes suffit amplement. «Avec ce cours de karaté, j'ai arrêté de scruter mes pieds, j'ai relevé la tête et là, je me suis rendu compte que je pouvais regarder devant.» Ce jour-là, comme Patrick, ils sont une dizaine à soigneusement replier leur kimono à la fin d'un cours un peu particulier. Loin d'un quelconque club sportif, ils se trouvent au 6e étage de l'hôpital des Peupliers à Paris dans la cafétéria transformée comme chaque semaine, une fois les tables poussées, en salle de sport.

Cinq hommes, quatre femmes, souffrant tous d'un cancer, chacun à des stades différents dans leur traitement. «Le cancer du sein a été diagnostiqué en novembre, raconte Valérie, j'avais très peur de la chimiothérapie, mais quand j'en ai eu marre de traquer les infos à ce sujet, j'en ai cherché sur cancer et sport. J'en faisais beaucoup avant, mais je n'arrivais plus à me motiver. La Cami, fédération sport et cancer, fut une découverte. J'ai déjà fait deux cures de chimiothérapie, mais plus je bouge, moins je me sens fatiguée», raconte-t-elle.

La Cami est née il y a quinze ans de la rencontre entre un médecin, des patients et un sportif de haut niveau. «Tous nos patients étaient fatigués, ils perdaient confiance, leur corps ne répondait plus. C'est ainsi que l'on a décidé de créer pour eux des clubs de sport», raconte Thierry Bouillet, oncologue au CHU Avicenne de Bobigny. L'inspiration vient du Canada, mais en France à l'époque, tout est à construire. Jean-Marc Descotes est son allié. Le karatéka qui arrête la compétition cherche à donner des cours. Le cancérologue lui envoie trois patients et ça marche. «Qu'est-ce que je n'ai pas entendu au début quand j'ai annoncé que l'on proposait du karaté à des malades», raconte le médecin.

«Ces premiers malades avaient peu d'altérations physiques importantes», souligne le sportif. Lorsque des patients plus handicapés sont arrivés, très vite la nécessité de construire une formation adaptée s'est fait sentir. «J'ai demandé à Thierry de m'expliquer le cancer, les effets secondaires, les parcours de soin… Je ne voulais pas renvoyer les patients à leur maladie, mais je ne voulais pas un ersatz de cours, pas de fausse compassion.»

Pari réussi. Aujourd'hui la Cami s'est structurée autour d'un DU (diplôme universitaire) afin d'assurer le meilleur accueil à ce public si particulier. «Le cours de cancérologie fondamentale dispensé a le même contenu que celui qui est fait aux élèves de deuxième ou troisième année de médecine», poursuit Thierry Bouillet.

À l'hôpital des Peupliers ce jeudi soir, les propos de Jean-Marie font écho dans toutes les têtes: «Le karaté, ce n'était pas mon truc. Je me suis dit que j'allais m'ennuyer, mais j'ai trouvé tout de suite ce que je cherchais: de l'exigence.» C'est après son deuxième cancer du sein que Geneviève a trouvé la Cami. «Après mon premier cancer j'ai suivi des cours classiques de gymnastique, mais ce n'était pas approprié. Ici, le bras que vous ne pouvez plus lever, vous y arrivez petit à petit. On ne vous laisse pas tomber, on ne vous fait pas sentir que vous êtes nulle.»

Durant le cours, la démonstration se passe de commentaires. Roseline de Lauriston, grande femme énergique marie douceur et fermeté lors de son cours. Torsions, coups de poing, lancés de jambe… Les enchaînements se suivent au rythme soutenu des «Itchi, ni, san…», la façon japonaise de compter. Mais l'instant d'après, c'est d'un geste caressant qu'elle corrige une posture. C'est aussi grâce à elle qu'ils reviennent. «Aujourd'hui, c'était clairement une mauvaise journée pour moi, raconte Anne, qui a subi une greffe de cellules souches, j'ai toujours mille excuses pour ne pas bouger de chez moi, mais j'y vais, car je sais que je repars avec toujours plus d'énergie».

Un bénéfice confirmé par des études scientifiques. Non seulement on connaît le caractère préventif du sport sur certains cancers, mais «la pratique régulière d'une activité physique suffisamment intense est associée à une réduction du risque de décès par cancer ou relevant d'autres causes, de l'ordre de 50 %», explique Thierry Bouillet. «Les notions d'intensité, de durée et de fréquence sont des composantes majeures de ce succès», précise-t-il. Autre impact largement documenté, la diminution de la fatigue qui est la principale plainte fonctionnelle des malades. «Selon différentes études, l'activité physique adaptée diminue de 36 % ce symptôme quel que soit le moment de la prise en charge… C'est le seul traitement validé de la fatigue en oncologie», rappelait Alain Marre radiothérapeute au centre hospitalier de Rodez, lors du 8e Forum francophone de la cancérologie.

Il ne faut pas non plus négliger les aspects psychologiques. «Quand je donne des coups de poing dans le vide, je cogne mon cancer», souligne Claude. «Dès que l'on parle de cancer, il y a beaucoup de portes qui se ferment, même dans la famille. Ici, on se prouve que l'on peut encore faire quelque chose», renchérit Alain.

Aujourd'hui, la Cami est une fédération qui a essaimé dans différentes villes en France et qui propose, dans ou hors l'hôpital, du karaté et huit autres disciplines avec un atout de taille: les malades ne paient que 20 euros par an. Pourtant les malades le regrettent tous: ce fut très difficile d'obtenir des informations. Il reste encore également à convaincre les hommes, beaucoup plus frileux que les femmes à se lancer. Mais à la Cami, on ne maque pas de projets. Après les adultes ou les adolescents, la fédération réfléchit à ce qui pourrait être fait avec les enfants. Cami était l'acronyme de Cancer, arts martiaux et information. Aujourd'hui Jean-Marc Descotes lui préfère la traduction du mot catalan «le chemin». Dans la lutte contre le cancer, les symboles aussi ont un sens.

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